L’utilisation de la gabapentine dans les régimes publics d’assurance-médicaments
La gabapentine est un anti-épileptique aussi utilisé au Canada, même si ce n’est pas indiqué sur l’étiquette, pour traiter la douleur neuropathique périphérique et d’autres indications. La gabapentine peut être utilisée de façon indue et le nombre des rapports anecdotiques sur sa mauvaise utilisation augmente. Certains régimes publics d’assurance-médicaments (Saskatchewan et Services de santé non assurés (SSNA)) surveillent ou limitent actuellement l’utilisation de ce médicament. C’est ce qui a incité le SNIUMP à entreprendre une analyse détaillée de l’utilisation de la gabapentine dans les régimes publics d’assurance-médicaments au Canada.
Les résultats de cette analyse concordent avec ceux d’autres études qui indiquent que la gabapentine sert principalement à traiter des indications ne figurant pas sur l’étiquette. L’analyse décrit aussi l’utilisation simultanée de la gabapentine et de médicaments prescrits dont il est facile d’abuser comme les opioïdes et les benzodiazépines, ce qui peut soulever des préoccupations et justifier une étude plus poussée.
Résultats clés
Le pourcentage des utilisateurs de la gabapentine dans certains régimes du SNIUMP est à la hausse
Le pourcentage des bénéficiaires utilisant la gabapentine en 2013 a varié de 2,5 % à 5,7 %, en hausse de 0,3 % à 2,6 % en cinq ans, selon le régime. Les variations entre les régimes peuvent être attribuables au profil morbide des populations de bénéficiaires, ainsi qu’au concept des régimes, notamment.
Pourcentage des bénéficiaires actifs qui ont présenté au moins une demande de remboursement de gabapentine, selon l’année, le régime public
Le diagramme à bandes présente le pourcentage de bénéficiaires actifs ayant soumis au moins une demande de remboursement de la gabapentine entre 2009 et 2013 dans certains régimes publics au Canada. L’ensemble des compétences ont affiché une augmentation. AB – 2009 : 3,9 %, 2013 : 4,6 %; SK – 2009 : 2,2 %, 2013 : 2,5 %; MB – 2009 : 1,8 %, 2013 : 2,7 %; ON – 2009 : 0,8 %, 2013 : 2,8 %; NB – 2009 : 3,1 %, 2013 : 5,7 %; NS – 2009 : 2,9 %, 2013 : 4,7 %; Î.-P.-É. – 2009 : 2,4 %, 2013: 3,7 %; SSNA – 2010 : 2,4 %, 2013 : 3,4 %.
La gabapentine sert surtout à traiter des indications non mentionnées sur l’étiquette
Même si la seule indication approuvée par Santé Canada consiste en une thérapie d’appoint contre l’épilepsie, de 5 % à 8 % seulement des utilisateurs de la gabapentine l’utilisent pour traiter ce problème.
Pourcentage des utilisateurs de la gabapentine qui ont demandé le remboursement d’un anti-épileptique, 2013
Le diagramme à bandes présente le pourcentage des utilisateurs de la gabapentine qui ont demandé le remboursement d’un anti-épileptique dans certains régimes publics d’assurance-médicaments en 2013. AB : 6 %; SK : 7 %; MB : 6 %; ON : 8 %; N.-B. : 7 %; N.-É. : 5 %; Î.-P.-É. : 6 %; SSNA : 6 %.
Un pourcentage important d’utilisateurs de la gabapentine traite le diabète
Les indications approuvées pour la gabapentine à l’étranger comprennent la neuropathie diabétique. Les données indiquent que de 22 % à 31 % des utilisateurs de gabapentine (selon le régime) ont demandé aussi le remboursement d’un antidiabétique.
Pourcentage des utilisateurs de la gabapentine qui ont demandé le remboursement d’un anti-diabétique, 2013
Le diagramme à bandes présente le pourcentage des utilisateurs de la gabapentine qui ont demandé le remboursement d’un anti-diabétique dans certains régimes publics d’assurance-médicaments en 2013. AB : 27 %; SK : 22 %; MB : 23 %; ON : 28 %; N.-B. : 30 %; N.-É. : 30 %; Î.-P.-É.: 28 %; SSNA : 31 %.
Environ le tiers des nouveaux utilisateurs de la gabapentine a utilisé des opioïdes* juste avant de commencer à prendre la gabapentine
Un pourcentage important des utilisateurs d’opioïdes continue de les utiliser après avoir commencé à prendre la gabapentine (entre 67 % en SK et 84 % pour les SSNA). Un an plus tard, ces utilisateurs ont augmenté la puissance relative de leur consommation d’opioïdes telle que mesurée en équivalents morphine.
Nouveaux utilisateurs de la gabapentine qui prenaient des opiacés trois mois avant
Période d’étude de deux ans : T3-2011 à T2-2013
Le diagramme à bandes présente le pourcentage de bénéficiaires dans certains régimes publics d’assurance-médicaments qui ont continué de prendre des opioïdes après avoir été prescrits la gabapentine. Il mesure le pourcentage de bénéficiaires qui ont pris des opioïdes 3 mois avant de commencer à prendre la gabapentine et qui ont continué de prendre des opioïdes dans la période de 3 mois subséquente (période d’étude : T3-2011 à T2-2013). Les tailles des échantillons sont présentées entre parenthèses. AB: 70 % (6 383); SK: 67 % (4 242); MB: 73 % (6 065); ON: 79 % (39 037); N.-B. : 72 % (1 625); N.-É. : 71 % (1 713); Î.-P.-É.: 70 % (250); SSNA : 84 % (8 346).
Jusqu’au quart des nouveaux utilisateurs de la gabapentine ont pris des benzodiazépines* tout juste avant de commencer à prendre la gabapentine
Un pourcentage important d’utilisateurs de benzodiazépine ont continué de prendre ces médicaments après avoir commencé à prendre la gabapentine (entre 67 % en SK et 81 % dans le cas des SSNA).
Nouveaux utilisateurs de la gabapentine prenant des benzodiazépines trois mois avant
Période d’étude de deux ans : T3-2011 à T2-2013
Le diagramme à bandes présente le pourcentage de bénéficiaires dans certains régimes publics d’assurance-médicaments qui ont continué de prendre des benzodiazépines après avoir été prescrits la gabapentine. Il mesure le pourcentage de bénéficiaires qui ont pris des benzodiazépines 3 mois avant de commencer à prendre la gabapentine et qui ont continué de prendre des benzodiazépines dans la période de 3 mois subséquente (période d’étude : T3-2011 à T2-2013). Les tailles des échantillons sont présentées entre parenthèses. AB : 67 % (2 507); SK : 67 % (1 453); MB : 77 % (2 773); ON : 76 % (17 394); N.-B. : 84 % (1 345); N.-É. : 80 % (1 087); Î.-P.-É. : échantillon trop petit pour être mesuré (124); SSNA : 81 % (4 112).
*La consommation de gabapentine en même temps que celle d’opioïdes et de benzodiazépines peut soulever des préoccupations, car les deux dernières catégories de médicaments peuvent être mal utilisées.
Source de données : SNIUMP, Base de données de l’Institut canadien d’information sur la santé.
Le SNIUMP est une initiative de recherche qui fonctionne indépendamment des activités de réglementation du CEPMB.